Que ferait-il en.. quelle question ! Réthorique, sans doute, mais ça n'empêche pas Sundance de hausser un sourcil, à la limite du mépris. De la danse et du dessin, quoi d'autre ? Ca n'a rien d'incongru. Il n'est pas question d'avoir un 'talent', comme il l'a souvent entendu dire. Simplement de vouloir essayer. Sundance n'en finira jamais de grimacer aux gens trouvant que 'je suis pas fait.e pour ça' est une excuse imparable pour ne jamais essayer une activité.
dites que ça ne vous inspire pas c'est tout de suite moins pitoyable
(lui n'est pas 'fait' pour le froid et la neige d'Alaska) (ça ne l'a pas empêché de s'enterrer ici)
Lavee miaule sa désapprobation au coup de tonnerre suivant, cachant son museau sous les cheveux de Sundance. Il le chatouille. Dissipe son amertume en un instant, lui arrachant un rire. Peut-être n'est-ce pas le moment de gronder sur des absents. On a certes tenté de lui imposer ce pour quoi il était 'fait' à maintes reprises, mais ces déchets ne l'ont pas suivi ici. Ne le suivront pas. (il l'espère) Son attention n'est pas quelque-chose qu'ils méritent, surtout pas à cette distance.
il la reporte donc sur Tyler c'est déjà plus approprié
Sa réponse le laisse.. partagé. Les armes ont toujours été des outils, à ses yeux, particulièrement les armes à feu. Jamais une passion. Bien sûr, il n'a pas manqué de remarquer la curieuse manie qu'avaient certains de donner un nom à leur machine de mort, mais il ne s'y est jamais attardé. Leur souci, pas le sien.
Pourtant, il dit ne pas aimer la chasse. Donc les armes, ok; les utiliser sur autre-chose que des cibles inertes, certainement pas. Ca sonne largement plus raisonnable que d'autres. La mention d'arcs contribue également à adoucir quelque-peu son jugement. Une étincelle d'intérêt passe dans ses yeux. Il les fabrique ? Quelque-part, ça ne devrait pas le surprendre, mais il se laisse sourire quand même. C'est tout autre-chose ! Rien à voir avec les obsessions malsaines qu'il a pu constater chez certains. Rassurant.
« Et tu sais tirer avec aussi, j'imagine. » dit-il en faisant tomber quelques dragibus dans sa main
Ca lui semblerait logique. Cohérent avec.. le reste de ce qu'il a pu voir, disons. Mais peut-être tire-t-il des conclusions hâtives, car la supposition suivante n'est certainement pas ce à quoi il s'attendait. La première personne qu'il.. Sundance pioche un bonbon pour ne pas papillonner des yeux. Il s'éloigne à nouveau d'au moins trois mètres, laissant les picotements de sa jambe engourdie le distraire. Si la mention d'un copain l'a mis mal à l'aise tout à l'heure, pourquoi en revenir aux amoures ? Le goût de sucre ne masque pas celui de sa méfiance.
Si Lavee n'y était pas perché, il hausserait les épaules. Le moment lui semble aussi bien choisi qu'un autre pour jouer la carte de la bêtise. Une de ses favorites. Nouveau dragibus dans la bouche, il porte sa main libre à son coeur, faussement offensé.
« Dis donc, je sais que mon idiotie doit bien venir de quelque-part, mais inutile d'insulter mes parents ! » fait-il, avec une grimace
Parce que techniquement, si on prend en compte l'amour platonique, il s'imagine qu'un enfant aime ceux qui l'élèvent avant toute autre personne. A moins qu'il leur aie directement préféré son lapin en peluche.. L'idée est au moins comique. Une peluche ne lui semble pas compter comme une 'personne', cela dit.
« Mais ce n'était pas des génies. concède-t-il, Puis j'imagine que tu ne pensais pas à eux, de toutes façons. Donc.. 6 sur 10, on va dire. » suffisamment neutre, s'imagine-t-il
Idéaliser ses parents est peu courant, à son âge. Puis ce n'est pas l'image qu'il voudrait projeter de toutes façons. Au moins, ça lui évite de réfléchir trop longtemps à des sujets épineux. Sundance n'est pas sûr d'avoir jamais aimé qui que ce soit au sens romantique du terme. (pas sûr d'en être capable) Pas sûr de vouloir y penser. Ou en parler. Se laisser vulnérable, très peu pour lui !
« Tu ne fais rien 'd'inutile'. Même tes passions ont un intérêt pratique. Le reste te semble.. frivole ? Au mieux ? Des distractions de temps à autres, pourquoi pas, tout le monde prend des pauses; mais y consacrer des efforts ? Peut être pas. » relance-t-il avant d'avoir le temps de dériver
On pourrait certes lui opposer que l'aider à ne pas se transformer en flaque était inutile, mais Sundance s'imagine que ça n'entre pas dans la catégorie. Pas trop. C'est utile à quelqu'un, simplement pas à Tyler.
Distraitement, Sundance teste son retour de stabilité. Si Lavee vacille un peu alors qu'il alterne demi-pointe et pied à plat deux ou trois fois, ses griffes lui permettent de rester stable. Les picotements n'en ont pas encore fini. Il continue de marcher en cercles, piochant un bonbon à l'occasion. Quel beau temps, se dit-il devant la fenêtre. Mais il lui semble que le gros de l'orage commence à passer. Que les éclairs s'espacent. A moins qu'il se fasse des idées.
« Les orages sont la pire météo ? Ou quelque-chose impliquant de la neige serait-t-il plus dangereux ? » questionne-t-il alors
il aimerait savoir des choses ça pourrait lui éviter le pire
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Sujet: Re: Une odeur de sapin Sam 11 Avr - 0:44
Une odeur de sapinTyler et l'inconnu
« Je ne parlais pas des parents, eh oui, je sais tirer à l'arc, mais j'aime aussi faire des cabanes pour les oiseaux. »
Tyler ne dépasserait jamais le premier degré. Pour quelqu'un doué en sarcasme, c'était un drôle de paradoxe. Il ne savait pas si Sundance avait détourné la question, ou s'il s'agissait d'un jeu d'esprit. Quelle attitude à adopter, alors ? Sourire ? Singer l'amusement ? Il resta avec un visage neutre, observant le chat sur l'épaule du garçon. Il semblait lui faire suffisamment confiance pour ne pas lui lacérer les épaules, alors qu'il tendait l'oreille pour écouter l'orage. Chaque grondement ressemblait à des tonneaux de vin que l'on faisait rouler sur le sol, volumineux et plein à craquer. Des sons sourds, tonitruants, dont les vibrations résonnaient dans sa poitrine. Peut-être aimait-il cela, au fond ; cet air lourd, l'odeur de la pluie, les éclairs hystériques dansant dans le ciel. Le parfum de la foudre, lorsqu'elle frappait le paysage, n'était pas sans lui rappeler celle de la poudre.
« Frivole ? Pas vraiment. »
Souffla l'adolescent, il se releva et il alla vérifier les vêtements. L'humidité avait été avalée par la chaleur, alors il laissa les couvertures glisser au sol. Sa silhouette longiligne et cabossée se détachait dans la pénombre, les cicatrices étaient diverses, et vairées. Deux trous à l'épaule droite, deux impacts de balles suffisamment proches l'une de l'autre. La première avait pénétré sa chair, et avait été retirée aux ciseaux par son père ; l'anesthésie ? Une gorgée de vodka. L'autre l'avait frôlé.
« Je dirais... indifférent ? J'ai besoin de faire quelque chose d'utile, et je ne juge pas ceux qui en font des “ inutiles ”. C'est juste... que ça ne m'intéresse pas. »
Tyler en disait un peu trop. Il serra les dents, alors qu'il enfilait son pantalon, usé, et un peu grand pour lui. La plupart du temps, ses vêtements avaient appartenu à son père. Il passa la tête à travers son t-shirt, et il se frotta les bras, en restant près de l'unique source de chaleur de la pièce. Tyler se passa la langue sur sa cicatrice, puis il alla fouiller dans l'abri. Il trouva une feuille et un vieux stylo, avec lequel il dû forcer pour écrire. Ses lettres se collaient les unes aux autres, alors qu'il inscrivait « Il y a eu de l'orage, j'ai forcé la serrure au fusil. Désolé, je n'étais pas seul. Je rembourserai, Tyler. » qu'il laissa en évidence sur la table.
« Les tempêtes de neige sont pires, oui. Elles peuvent vite se déclencher, et si tu es pris dedans, sans pouvoir te mettre à l'abri, tu y passes. Et surtout... ça a tendance à couper les communications, on se trouve isolé. »
Expliqua Tyler sans songer, une fois, une seule, à se montrer rassurant. Il ne savait pas faire preuve d'artifice, avec les autres.
Ca ne se voit sans doute pas, mais les yeux de Sundance pétillent à sa réponse. Des cabanes à oiseaux ? C'est adorable. (ça lui rappelle un dessin animé qui ne l'a absolument pas fait pleurer) L'activité n'est peut être pas inattendue, mais une fois de plus, il est enclin à laisser les petites choses éclairer sa journée. Sans être très manuel (pas quand il est question de construire), Sundance serait curieux d'essayer. Ou au moins le voir faire. Tyler ne serait pas hype, s'imagine-t-il.
la compagnie d'un citadin ? yikes mais peut-être que s'il emmène Lavee.. un sourire en coin étire ses lèvres: c'est jouable
Pas d'insistance sur la question qu'il a (pas très) subtilement esquivée. Sundance est bizarrement reconnaissant. Inconsciemment, sa nuque se décrispe. La situation entière le laisse plus tendu qu'il n'aime se l'admettre, il n'aurait pas envie de sortir les griffes sur un moment d'inattention. Ce serait injuste. Tyler a beau paraitre stoïque, il préfère ne pas découvrir ce qui le contrarierait vraiment.
Détourné de la météo pour un instant, il observe plutôt l'expression de son interlocuteur. Pas vraiment frivole, donc. Déjà mieux que ce qu'il s'imaginait, suppose Sundance. Il sursaute en voyant la couverture glisser, à deux doigts de s'indigner avant de comprendre l'intention de Tyler. Ah, ses vêtements sont déjà secs ? Il a bien de la chance. Sundance s'imagine que l'épaisse capuche de son sweat-shirt reste désagréablement humide, aussi n'essaye-t-il pas encore d'y toucher. Ses yeux clairs passent distraitement sur le dos de Tyler. Puis se figent. Oh.
même avec peu de lumière il ne pense pas pouvoir se tromper (il espère que ça, au moins, c'était un accident)
« Besoin. » souffle-t-il, couvert par l'orage
Pas une question. Il doute d'avoir une réponse de toutes façons, mais la formulation l'interpelle un peu. Ses yeux quittent le dos de Tyler aussitôt qu'il commence à se rhabiller, tiré de ses vraies questions par le mouvement. Nouveau bonbon. Lavee s'appuie contre sa tempe. Sundance se reconcentre sur le sucre, mordant l'intérieur de sa lèvre dans un sursaut de contrariété: il est stupide, et sa curiosité mal placée. Il doute de réellement s'inquiéter pour un ado qu'il connait à peine. (il a tort) Ce train des pensée ferait bien de s'arrêter.
L'idée d'une tempête de neige le fait grimacer. Il retourne mettre les dragibus dans son sac, glacé d'horreur rien qu'à l'idée d'un froid coupant les communications. Déjà qu'il a du mal avec les températures de Whitehaven. Point positif: l'hypothermie n'est pas la pire mort. Paisible, comparé à ce qu'il s'est souvent imaginé subir.
« Mmh, il va vraiment falloir que je me mette à regarder la météo. » marmonne-t-il en revenant vers le chauffage
Tyler semble vouloir partir il ferait bien de suivre le mouvement
Comme prévu, la capuche de son sweat-shirt est humide. Il fera avec. Ce ne sera que le temps de retourner à son appartement et pouvoir disparaitre sous des couverture jusqu'à la fin des temps, de toutes façons. Rien d'insurmontable. Soulevant Lavee d'une main pour le remettre au sol, il quitte la couverture au profit de son t-shirt en un clin d'oeil. Les grues sur sa peau voient à peine la lumière. Il remet son sweat avec moins de précipitation, ajuste la capuche autour de son cou en parcourant l'abri des yeux.
Sur la table, Tyler a laissé une note. Il s'approche pour la lire une fois son pantalon remis. Grimace une fois qu'il déchiffre son écriture. Certainement pas. Sundance admettra n'avoir pas été d'une grande utilité aujourd'hui, mais il y a des limites à son incompétence.
« Ca t'ennuie que je rectifie un truc ? demande-t-il en s'emparant du stylo, Trop tard, en vrai, j'ai commencé. » rit Sundance
Traçant un trait en travers du 'je rembourserai', il commence à écrire en dessous, faisant de son mieux pour rester lisible. Le stylo ne lui facilite pas la tâche. "ma faute, concrètement. je rembourserai. Quince Sundance" suivi de son numéro de téléphone. Bien qu'il ignore à peu près tout des parents de Tyler, Sundance doute qu'ils soient heureux d'avoir à rembourser quelque-chose cassé par leur fils. A moins qu'il aie un emploi, et donc son propre argent.. Il secoue la tête: aucun moyen de savoir. De toutes façons, il a déjà écrit.
« J'imagine que ça te semble assez calme pour sortir ? » demande-t-il avec un coup d'oeil dehors
Il pleut toujours. Les grondements sont sourds mais plus espacés, un bruit de fond un peu moins constant qu'il ne l'a été tout à l'heure. Quelques flashes persistent. Lavee se frotte dans ses jambes, manquant de faire trébucher Sundance alors qu'il va récupérer ses chaussettes.
il appelle son nom comme une avertissement la bête ne fait que miauler en réponse
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Sujet: Re: Une odeur de sapin Jeu 7 Mai - 19:01
Une odeur de sapinTyler et l'inconnu
Tyler fronça les sourcils, et sans même qu'il ne donne l'autorisation à Sundance, celui-ci rajouta une remarque sur le papier. En faisant la moue, le jeune homme se rapprocha, il regarda par-dessus son épaule, et il l'informa d'un ton neutre :
« Mon père est garde-chasse, tu sais ? »
Et Allan, quand bien même, était persuadé que la fin du monde était imminente, qu'il fallait apprendre à son fils à survivre avec un couteau, seul en plein milieu de la forêt, considérait la sécurité d'un civil plus importante que tout. Toutefois, Tyler ne fit rien ; il ne ratura pas les propos de Sundance. Il se contenta de lui prêter son imperméable, afin que Lavee puisse se lover contre son maître, en sécurité. Le tonnerre s'éloignait, la pluie goûtait dehors, et le vent vibrait contre le cabanon. Tyler renfila son pull, il vérifia les lacets de ses chaussures, et il éteignit le chauffage. Il sortit le premier, avisé, puis il se dirigea vers son fusil. Il vérifia son état, ses cartouches, puis il le hissa sur son épaule.
Tyler attendit Sundance, en se tournant vers lui. L'orage avait dû atteindre la ville, et le temps de sortir de la forêt, il la quitterait probablement. Il écoutait toujours le grondement du tonnerre, il observait la nature autour d'eux. Les insectes volant en essaim près des arbres, il inspira le parfum du tonnerre, et de l'orage, il contempla les arbres désarticulés. Il remarqua que l'un d'eux s'était effondré, non loin, avec un tronc trop fin. Il fit la moue, sans commenter, et il se contenta de mémoriser l'emplacement ; il en informerait son père.
« Ton chat n'est pas trop stressé ? »
S'informa l'adolescent, en se tournant de nouveau vers Sundance. Il avala sa salive, et il continua :
« Lorsque tu seras chez toi, tu devrais te réchauffer sous la douche, et rester sous la couette avec lui. Il doit être apeuré. »
L'orage fit entendre sa voix, plus loin. Tyler fronça les sourcils, mais l'éclair ne fut pas visible. Il n'était plus proche, sa présence était moins écrasante dans l'air. Tyler embarqua sur un sentier, près de l'arbre effondré. Il s'arrêta pour l'observer un moment, quelques insectes fuyaient depuis les entrailles de la terre, il remarqua qu'un terrier se trouvait non loin, et il espéra — secrètement — que toute la famille d'animaux l'habitant était hors de danger.
« Et à l'avenir, renseigne-toi sur la météo avant de décider de sortir. Ça peut te sauver la vie, et au moindre doute, informe-toi auprès des gens d'ici. Que se serait-il passé si tu n'avais pas croisé ma route ? »
Tyler ne donnait pas la moindre explication, le concernant, pourquoi avait-il décidé de sortir par ce temps ? Les mystères sont de mises ; le garçon avait ses propres soucis, ses propres craintes. Et peut-être aimait-il au fond, cette sensation de danger, le guettant à chaque sentier, derrière chaque arbre, tel un prédateur sur sa proie.
son père est garde-chasse Sundance hausse un sourcil et donc ?
Il ne doute pas que sans lui (ou en tout cas sans Lavee), le cadenas de cet abri n'aurait pas fini explosé. C'est le moins qu'il puisse faire. Qui sait, ça évitera peut-être qu'on le regarde plus bizarrement que d'habitude, dans ce bled. Peut-être. Enfilant l'imperméable de Tyler, il se dit que placer ses espoirs trop haut ne serait pas sage. Qu'il ne devrait pas y penser, aussi. Alors il renvoie le train de pensée dans un coin, remet ses chaussures (humides) puis fait signe à son chat d'approcher. Chose aisée, à vrai dire: il ne le lâche pas d'une semelle.
Une fois la bête zippée, Sundance récupère son écharpe tandis que Tyler marche déjà vers la porte, largement trop peu vêtu pour la météo. Encore. (de son point de vue, en tout cas) Le fait-il exprès ? Jouer sur les nerfs des gens pour s'amuser n'a pourtant pas l'air d'être son genre..
« Tu me donnes froid. » marmonne-t-il en la passant à son cou
il ne la noue pas mais il l'y a mise (c'est déjà ça de gagné)
Dehors, l'air semble moins frais que précédemment. Moins lourd aussi, la menace ayant pris ses distances pour les laisser respirer. Tout reste si joli. Il fronce un peu le nez en sentant des gouttelettes consteller ses joues: pas hâte de perdre toute sensation dans ses mains une fois de plus, cela dit. S'il marche assez vite, peut-être sera-t-il épargné.. Mais avec un Lavee dans les bras, yeux pétillants à la vue d'insectes, la tâche ne sera pas aisée. Ses oreilles pivotent vers des bruits qu'il est seul à entendre. Ses pattes tressaillent occasionnellement, prêtes à battre l'air. Son sweater apparait maintenant à Sundance comme une bien mince protection. Pitié, qu'il ne sorte pas ses griffes.
« C'est lui qui me stresse, je t'avouerai. » raille Sundance en tapotant la tête du félin
La suite des informations, il les enregistre en silence, hochant occasionnellement la tête. Il grimace. Que son chat ne craigne pas trop la pluie est une chose. Le passer sous une douche ? Très différent. Peut-être qu'il essayera, par acquis de conscience, mais.. Ah, tant pis. Il risquerait bien plus que des coups de griffes pour la santé de cette boule de poils. Aussi frustrant cela soit-il à admettre.
Puis Tyler parle de se renseigner auprès des locaux et Sundance pense qu'il pourrait rire. Oui, non. Un son un peu sec lui échappe, pas vraiment amusé. Il montre les dents plus qu'il sourit, regard fixé sur le chemin(?) qu'ils empruntent, préférant ne pas diriger son sursaut d'amertume vers l'adolescent. Il pourrait. Il n'a jamais eu bien peur de demander des informations aux gens, donc il pourrait. Mais si c'est pour qu'on lui pose tout un tas de questions indiscrètes en retour, il n'est pas certain de vouloir interagir. Se renfermer n'est pas son genre. Mais oh comme il fatigue de se contenir, de rester aussi courtois que son tempérament lui permet. Whitehaven lui fait un curieux effet, s'imagine-t-il avec une moue.
« Mmh j'aurais eu froid., théorise-t-il, J'aurais fini par retourner vers la voiture. Peut-être attendu que le pire passe avec le chauffage discutable de cette épave. Peut-être conduit sous l'orage. Rien de tragique, à mon avis » il hausse les épaules, pas très inquiet
puis au pire, il aurait eu un accident ça aurait pas été le premier
Une envie de sortir un 'don't baby me' refait surface, mais Sundance commence à se dire que c'est naturel chez Tyler. Ca ne l'enchante pas, mais il trouve le moyen de s'en amuser plutôt que de prendre offense. Plutôt pas mal. Il peut vivre avec ça.
« Et toi ? lance-t-il pour la forme, Tu serais resté prendre l'eau pour le fun ? Passer par l'abri ne semblait pas être sur ton programme non plus. »
parce que bon il était imprudent, comme toujours mais qu'on aille pas lui dire qu'il était le seul
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Sujet: Re: Une odeur de sapin Dim 14 Juin - 16:46
Tyler retint un soupir ; il n'était toujours pas capable de sentir le sarcasme accorder la voix de Sundance. Ces notes-là étaient aussi abstraites pour lui que les émotions. Il le fixa, il écouta, enregistrant les informations dans son crâne. Son cerveau était similaire à un ordinateur, avec une implication relative. Il plissa les yeux, puis il lui envoya :
« Puis mon père aurait fait un rapport sur ton cadavre. »
Tyler n'avait pas une grande imagination, pour autant, c'était sans peine qu'il pouvait se créer la scène. Allan et son air bourru, penché sur le corps sans vie de Sundance, foudroyé sur place, ou bien écrasé par un arbre qui aurait fini par s'effondrer sur sa voiture, mort de froid ou de faim. Il réprima la fatigue soudaine, c'était souvent ça, avec les gens de la ville : ils n'étaient pas capables de se remettre en question. Allan avait déjà retrouvé des jeunes de New York, venu faire la fête en plein milieu de la forêt, bouffés par un ours, ou qui s'étaient tués en minimisant la situation. La forêt était calme et silencieuse, c'était le poumon de cette ville. Elle pouvait crachoter ses feuilles, ses insectes et ses animaux. Elle pouvait gronder ses orages, elle pouvait souffler la neige si profondément.
« Tu n'en sais rien. J'ai bien su nous y amener sans grand souci. »
Tyler haussa les épaules, il ne comptait pas expliquer à Sundance la raison de son errance. Il aimait les orages, l'air lourd s'abattant sur les arbres, les taons venaient vriller dans les branchages, l'humidité dans ses os. Il aimait le danger qu'ils représentaient, mais aussi la majesté d'une nature insoumise et violente.
« Peut-être que je suis juste romantique. »
Et Tyler eut un bref sourire, une demie-seconde, fier de son sarcasme. Il avait étudié rapidement le courant romantique à l'école, l'amour de la nature et du soi, la mélancolie exaltée. Il s'était souvent demandé comment les auteurs romantiques auraient survécu en pleine forêt ; la plupart étaient des gens de la ville, trop occupés à écrire sur eux pour réellement apprivoiser la forêt. Tyler remua l'épaule, son fusil de chasse était lourd, il avait froid, et il était fatigué. Ses bottes crissaient sur le sol, les feuilles se collaient contre leurs semelles, la terre les recouvrait. Elles étaient moites, le bout de ses orteils était gelé. Il examinait d'un regard Sundance, le chat surtout, la façon dont il remuait les oreilles. Il marcha vers une pente, raide et pleine de caillasse, qui finissait sa course vers une route. Tyler s'arrêta, puis il désigna le chemin d'asphalte serpentant jusqu'à la ville.
« Par là, tu pourras retourner chez toi, ou même regagner ta voiture, je suppose. »
Une mèche en jais encadrait son visage, Tyler la repoussa. Il avisa Sundance, puis le chat. Il l'informa :
« Et j'ai l'habitude du froid. Lorsque tu auras subi les hivers de l'Alaska, tu comprendras. »
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