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Doux comme Neige
Tyler Thompson
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Doux comme Neige EZuD10s9_o
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MessageSujet: Doux comme Neige   Doux comme Neige EmptyDim 8 Mar - 13:31
Doux comme Neige Noah et Tyler
Quand Tyler rentrait à la maison, et qu'il n'y voyait pas Allan, cela signifiait deux choses : il avait été appelé en urgence, ou il était au pub. Habituellement, Allan prévenait lorsqu'il devait se déplacer pour le travail, en lui donnant une tranche d'horaire. Le jeune homme vérifia son téléphone portable, aucun message. Il plissa les yeux, puis il se dirigea dans la cuisine. La maison était grande, vieille et un peu humide. L'été, il y faisait trop chaud, et l'hiver, le froid imbibait les murs. Son pied fit rouler une bouteille en verre, tandis qu'il observait le chaos qu'Allan avait laissé derrière lui. Pas de chauffage, si ce n'était les braises encore fumantes dans la cheminée. Pas trop de lumière non plus, une des ampoules de la cuisine avait grillé trois jours avant. La poussière s'était confortablement installée sur le plan de travail de la cuisine ; c'était simple, si ce n'était pas Tyler qui s'occupait pas de la maison, son père ne le faisait jamais. Trop fatigué, jamais le temps, trop ivre. L'adolescent ouvrit la porte du réfrigérateur, il avisa la flaque d'eau dans le bac à légumes, et il attrapa un oeuf. Il en cassa la coquille contre la table, et il en avala le contenu avant de jeter le reste à la poubelle. La maison était si calme, sans son père à l'intérieur pour s'échouer dans un coin, à vider les canettes de bière comme il vidait son compte en banque. La maison était si silencieuse, sans la présence rassurante de sa mère, en train de chanter en Dene, alors qu'elle préparait le repas. Sa voix s'était tue, voilà six ans auparavant.

Avant même de recevoir le message, Tyler se prépara. Il abandonna son sac de cours dans un coin de la maison, il referma son manteau, il attrapa l'écharpe qu'elle lui avait tricotée durant son séjour à l'hôpital. Il l'enroula autour de son cou, il vérifia les lacets de ses rangers, il enfila une paire de mitaines. Même seul, Tyler ne changeait pas d'expression ; il gardait le visage fermé, figé dans la glace. Au fond, peut-être craignait-il d'exprimer quelque chose, dans ses silences, et ses prunelles noires.

Dehors, le froid claqua ses joues, il rentra la tête dans les épaules, et il rangea les mains au fond des poches de son manteau. Trop large pour ses épaules, trop court pour sa taille, un tissu bleu-marine usé, porté par Allan, donné à son fils quand il avait eu quinze ans. Un pantalon noir, épais, caché sous ses rangers montant jusqu'à ses genoux. Il ne portait pas de couleur, si ce n'était l'écharpe rouge, donnant à son teint hâlé un peu plus de chaleur. Il laissa derrière lui, la maison silencieuse, ensevelie sous la neige, alors que le soleil brillait avec intensité dans le ciel. Ses rayons se répandaient au-dessus de la cime des arbres, l'air était chargé d'humidité, et malgré son éclat d'or, il ne parvenait pas à réchauffer le temps. Tyler marchait en direction de la ville, attentif ; il ne fallait pas glisser et se casser quelque chose en chemin. Mais le verglas était épais, et dans la neige, il voyait les endroits où on avait marché. Le manteau immaculé, abîmé par la semelle des promeneurs, par les roues des voitures. Il espérait qu'Allan avait changé ses pneus, sinon, il devrait s'en charger avant de le ramener à la maison.

Et Allan était au pub, sa silhouette échouée sur le comptoir. C'était un homme aux épaules larges, à la peau blanche, et aux cheveux bruns, épais, qu'une mèche blanche venait pourfendre sur le côté droit. Une barbe de trois jours encadrait sa mâchoire carrée, ses yeux sombres avaient perdu leur éclat depuis longtemps. Il était plus petit que son fils de six centimètres, mais il était bien plus large. Ses mains étaient grandes, calleuses, leurs dos envahis par des poils, recouverts de cicatrices. La veste de son uniforme, verte et noire, jeté sur le tabouret près de lui, Allan avait l'alcool joyeux. Taciturne, comme son fils, il n'était pas très fort pour communiquer avec les autres. Il donnait l'image d'un homme fort et rude, mais lorsque la bière et le Whisky descendaient profondément dans son estomac, Allan n'était que joie et amour. On ne montre pas ses sentiments, quand on est un homme blanc, et hétéro. Toutefois, l'alcool déliait sa langue trop lourde, et il disait à qui voulait l'entendre - du moins, il partageait son enthousiasme, et il l'aurait fait avec autant d'ardeur devant un mur -, à quel point son fils était un gentil garçon. Certes, il se battait couramment à l'école, mais cela ne faisait pas de lui un mauvais bougre. Il pointait Noah du doigt, épris par l'ivresse et ses élans paternels, et il articulait entre deux gorgées de bière :

« La fille qui l'épousera aura de la chance, d'avoir un mec aussi beau et aussi gentil à ses côtés. Parce qu'il la protégera de tout. C'est qu'il est féroce, le fils ! »

Sans de douter un seul instant que Tyler n'arrivait pas à aimer les filles. Oh... il avait fait tous les efforts du monde pour essayer, mais c'était un véritable échec. Au point, où sa seule petite amie, qui était resté deux mois avec lui l'avait largué par SMS. Dépitée, elle lui avait envoyé qu'un coussin était plus agréable et utile que lui pour ses besoins, ce à quoi, le jeune homme avait répondu un simple « ? » sans se douter de ce qu'elle sous-entendait.

« Ses profs sont de gros cons, ils ne comprendront jamais Yuma. »

Yuma était le nom que sa père lui avait donné, Tyler celui que son père avait choisi. Jamais devant lui, Allan l'appelait Yuma, comme si ce prénom allait ramener à la vie le souvenir de sa mère. Qu'il voyait pourtant, constamment, lorsqu'il posait les yeux sur son fils.

Et Yuma avançait, à pied, de la maison jusqu'au pub, la neige jusqu'aux genoux, sans se douter qu'Allan s'épanchait auprès de Noah. Sans se douter un seul instant qu'il l'aimait à ce point. Il détestait Allan, parfois, il avait envie d'apprendre sa mort ; se défaire pour de bon de son chagrin, un fardeau trop lourd à porter pour lui.

Lorsque Tyler arriva devant l'établissement, il avisa avec indifférence que son père n'avait pas changé les pneus de la voiture. Le temps avait décliné en quarante minutes, la neige avait laissé dans sa chevelure noire des taches blanches. Il rentra dans le pub, après avoir frappé les murs avec ses rangers pour enlever le plus gros de la neige. À l'intérieur, il frotta ses pieds sur le paillasson, puis il avisa le public de Noah. Puis, il reconnut la silhouette d'Allan, échouée sur le comptoir, en train de serrer son verre de Whisky dans ses bras épais ; une peluche de malt, pour adulte. Tyler avala sa salive, il se mit à rougir de honte, et il avança vers Noah. Il ne le regarda pas, il se sentait écrasé par les regards posés sur lui. Et ce fut la gorge nouée qu'il déclara :

« Salut... Je suis venu le chercher. »

S'excusant d'être là, sans vraiment encore le dire. Il se tassa sur lui-même, en espérant disparaître des regards, malgré sa silhouette longiligne.


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Noah L. Carmichael
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MessageSujet: Re: Doux comme Neige   Doux comme Neige EmptyDim 8 Mar - 20:12
At The House
Don't need no tab, don't need no VISA
No bouncer looking like a wannabe Vin Diesel
Don't need your friends all getting jealous
Watching you walk in looking so good that you could sell it
Ouais, t'as des habitués. Des habitués et des poivrots. Celui là, c'en est un beau. Le genre qui débarque l'air mauvais et qui s'met dans un coin, et qui au bout de quelques verres fini par devenir presque agréable à côtoyer. T'avais toujours trouvé ça amusant cet aspect différent que les gens prennent après quelques verres d'alcool. Tu surveillais généralement ceux qui devenaient violent afin de les coller dehors avant que ça ne soit trop tard, mais lui tu l'aimais bien. Bon, il était trop bavard et tu n'écoutais que d'une oreille. Si tu devais être honnête, Allan te ressemblait. Toi non plus tu ne disais jamais rien de bien à ton fils, t'étais même foutu d'être un peu con et de dire le contraire de ce que tu pensais parfois. Au final, lui attendait d'être plein et loin du gamin pour répandre tout l'amour qu'il avait pour lui.

Il faudrait lui dire, un jour, à ce gosse, à quel point son père l'aime.

Alors tu le laisses là, tu le resserts tant qu'il le demande. Tu fais gaffe à tes clients alors quand il ne s'en rend plus compte, tu coupes son verre avec de l'eau, et tu lui factures deux fois moins. Parce qu'au moins t'es sûr de ce qu'il boit. Ca t'emmerde de bousiller un bon whisky pour ça mais au moins tu as la conscience tranquille.

Ton dernier client venait de passer la porte et Allan s'était endormit sur le comptoir depuis quelques minutes maintenant. Tu venais de décrocher ton téléphone mural pour appeler le môme quand il ouvrit lui-même la porte du bar. Quel timming.

« Salut. J'allais t'appeler. »

A force de devoir contacter le gamin pour qu'il récupère son paternel, t'avais fini par discuter un peu avec Tyler. 'fin, un peu hein. T'es pas le plus grand bavard de l'univers. Mais tu vois en eux ce que tu aurais pu voir en toi et ton fils alors ça aide à te détendre.

« Tu veux quelque chose ? »

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MessageSujet: Re: Doux comme Neige   Doux comme Neige EmptyDim 8 Mar - 21:15
Doux comme Neige Noah et Tyler
Noah, c'était étrange. Un des nouveaux arrivants, un étranger aux yeux du jeune homme. Un peu bourru, avec des cheveux et une barbe blanche. Il ponctuait souvent la fin de ses phrases avec des gros mots, mais il était gentil. Assez pour accepter qu'Allan revienne dans son pub, suffisamment pour l'appeler lorsqu'il n'était pas en état de prendre la route. Parfois, il lui parlait un peu, essayant de jouer les entremetteurs entre le père et le fils. Mais Tyler était un handicapé des sentiments, cynique, sarcastique, et souvent premier degré ; un cocktail étrange et sirupeux. Il n'était pas toujours réceptif à ce que Noah essayait de communiquer ; les sentiments, c'était une autre langue. Le jeune homme observa la silhouette de son géniteur, il l'entendait émettre des ronflements, et il avait tellement honte qu'il ne savait pas où se mettre. Heureusement, Noah ne lui faisait jamais de remarques ; s'il jugeait, il n'en montrait rien — Tyler avait la sensation d'être constamment jugé.

« Vous pouvez le surveiller encore un peu ? Il n'a pas mis les pneus-neige sur la voiture. Je vais m'en occuper. »

Pour un adolescent de dix-huit ans, Tyler savait faire un peu trop de choses. Allan l'avait vite rendu automne ; il lui avait appris à conduire, et à entretenir une voiture. Il lui avait aussi montré comment transformer un fusil de chasse en semi-automatique. Au cas où. Il gardait le vouvoiement pour les adultes, il ne fallait pas prendre le risque de se lier aux gens. Tyler attendit l'approbation de Noah, puis il sortit. Il plissa les yeux, le vent se soulevait brutalement, le soleil qui une demie-heure plus tôt s'était mis à briller dans le ciel se faisait ensevelir sous d'épais nuages. Le vent soufflait contre ses oreilles, Tyler pinça sa lèvre inférieure. Le temps avait changé, brusquement, en deux minutes. Mais qu'à cela tienne ! Il se pensait invincible.

Le jeune homme vérifia d'abord qu'Allan avait bien laissé les portières ouvertes ; il avait même abandonné les clefs sur le volant. Il monta dans la voiture, il engagea la première vitesse. Il reprit les clefs qu'il glissa dans la poche de son manteau, puis il se dirigea vers le coffre. La neige tombait de plus en plus fort, laissant d'énormes flocons sur ses épaules. Et les bourrasques étaient de plus en plus virulentes, il devait se dépêcher. Au-delà de pensée à sa sécurité, Tyler préférait se débarrasser de cette tâche, et récupérer son père ; il ne voulait pas être un poids encore plus lourd pour Noah. Il ouvrit le coffre, il sortit le matériel, puis il se plaça du côté du vent ; il faisait le plus difficile en premier. Il était en train de desserrer les écrous quand la neige redoubla d'efforts. C'en était au point, où ses épaules étaient recouvertes d'une couche blanche de plus en plus épaisse. Les écrous étaient tellement enfoncés qu'il dut utiliser son pied sur la clé pour les dévisser ; le froid devait y être pour quelque chose.

Putain. La météo était contre lui. Ses grandes mains maigres se serrèrent autour de la clé, et il pensa « merde... merde... merde ». S'il ne faisait pas ça vite, Allan le buterait.


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MessageSujet: Re: Doux comme Neige   Doux comme Neige EmptyJeu 12 Mar - 0:56
At The House
Uh-uh, not again
Girl, let's get this party started where the party always ends
T'es pas compliqué à convaincre. En même temps, t'as rien de mieux à faire. Le bar est vide et tu essuis les derniers verres humides que tu viens de rincer. Et puis le Allan est rond comme une barrique, il ronfle à en réveiller un mort. T'as arrêter de juger les mecs qui s'écroulent dans ton bar, tu t'en balances un peu de comment ils se retrouvent là. T'as pas envie de finir avec un mort sur la conscience alors tu fais gaffe, mais sinon t'es plutôt du genre compréhensif. Et puis le fils d'Allan à bien du mérite, alors tu ne vois pas pourquoi tu ne filerait pas un coup de main. L'air de rien, tu glisses dans la poche de la veste du paternel, une carte avec l'adresse des réunions des alcooliques anonymes. Tu sais qu'elle finira probablement au feu et que personne ne saura d'où elle vient, mais tu t'étais dit que ce serait une bonne idée d'essayer d'orienter certains de tes clients. Tu n'en parleras jamais clairement, mais semer ainsi des idées dans leur tête était une carte à jouer.

En te redressant, ton regard se posa sur l'extérieur. Le ciel s'était couvert, assez brusquement, et la neige tombait dur. Tu cherches des yeux le gamin dans la poudreuse et tu en déduisit qu'il devait être derrière la voiture. Tu ne savais pas s'il avait réussi à changer les pneus mais, tu refusais de le laisser dans une tempête de neige sans essayer de l'arrêter.

T'attrape ta veste et une paire de gants fourrés avant de sortir. Allan dort toujours et toi, t'as pas envie d'avoir la mort de son gosse sur les bras pour une connerie. Alors tu sors de ton établissement, luttant contre la violence du vent pour arriver jusqu'au 4x4.

« Tu devrais rentrer à l'intérieur. Tu vas jamais pouvoir changer les 4 pneus, gamin. »

Une bourrasque encore plus forte te fis vaciller alors que tu te tenais au capot de la voiture. Ca tournait au vinaigre. Ton regard se posa sur les lèvres du brun qui essayait de te répondre mais, le vent t'empêchait de comprendre quoi que ce soit. Tu compris quand il ne bougea pas qu'il n'avait aucune envie de rentrer alors, tu t'apprêtes à employer les grands moyens.

Tu contournes la voiture, et agrippa le gosse par le poignet tandis que ton autre main s'empare de son matériel. T'as pas envie de jouer les papas mais, tu sais que rien ne t'aurais empêché de ramener ton gosse à l'intérieur, et par la peau des fesses s'il avait fallu. Et à l'heure actuelle, il n'y a rien qui différencie Tyler de Cecil. Alors tu avances, tirant sur son bras tout en évitant de lui faire mal. Une fois à l'intérieur, tu refermes la porte en lâchant sa main.

« Désolé mais j'suis pas sûr que ton père apprécie de retrouver un putain d'esquimau congelé d'main matin en lieu et place de son gosse. Tu vas attendre que ça s'calme et si on doit tous passer la nuit ici, j'ai d'quoi faire. »

Tu t'étais équipé de plusieurs couvertures et de quelques matelas gonflables après avoir regardé un reportage sur le grand nord à la télévision.

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MessageSujet: Re: Doux comme Neige   Doux comme Neige EmptyJeu 12 Mar - 1:29
Doux comme Neige Noah et Tyler
Tyler pesta entre ses dents ; chose rare, il avait habituellement un bon contrôle de ses émotions, tant qu'il n'était pas pris par surprise. Son père lui avait enseigné une règle simple : un homme ne pleure pas, et ne ploie jamais. Taillé dans la roche la plus acérée, le jeune homme serrait les doigts autour de la clé. Il avait beau forcer, jusqu'à sentir une douleur cuisante entre ses épaules, et dans le creux de ses coudes, ça ne bougeait pas. Il crut voir du gel autour des écrous, alors que le vent lui envoyait ses mèches ébène en plein milieu du visage. La tempête se soulevait, virulente, expulsant son souffle blanc et froid. Tyler sentait l'air lui piquer les yeux, et lui claquer les joues. Il se concentrait, borné à la mission qu'il s'était donnée ; il ne pouvait pas se permettre d'ennuyer Noah plus longtemps.

Concernant ce dernier, lorsqu'il sortit, Tyler ne l'entendit simplement pas. Le vent emplissait sa boîte crânienne, tellement puissant qu'il couvrit d'abord la voix du quarantenaire. Il claquait des dents, le bout des doigts gelés, et raidis par les efforts inutiles. Lorsqu'enfin, Noah apparu dans son champ de vision, Tyler répliqua. D'abord qu'il n'était pas un gamin, et qu'il savait très bien ce qu'il faisait — il changeait des pneus en plein milieu d'une tempête de neige —, il alla ajouter qu'il n'avait pas besoin d'aide lorsque Noah le chopa. Tyler se crispa aussitôt, il garda sur lui la clef, nerveux ; il avait du mal avec les contacts physiques. Il parla encore, mais de nouveau, la tempête prenait le dessus sur sa voix toujours trop douce.

Lorsqu'ils se retrouvèrent à l'intérieur, Tyler fusilla Noah du regard. Du moins, il essayait de lui offrir une expression farouche et acérée, malgré la douceur de ses traits. Lorsque Noah lui expliqua la raison de son intervention, Tyler fronça les sourcils. Il se racla la gorge, il déposa la clef sur le comptoir, et il ouvrit la main. Sa paume avait rougi, ses doigts étaient raides. Il se demanda alors si Noah avait parlé d'esquimau à cause de ses origines. Il était tellement usé par le racisme qu'il le voyait partout, dans la moindre expression, dès qu'il voyait des enfants se déguiser en Sioux pour Halloween. Il fixa Noah, et blasé, il répliqua :

« Je suis déjà un Esquimau, concrètement. Ça n'aurait rien changé. Enfin... à moitié. »

Même si ce terme ne désignait aucune ethnie en particulier ; il était générique. Tyler prit sur lui, il avait de la neige sur les épaules et sur le crâne. Il remit correctement sa mèche, et il laissa la cicatrice à l'oeil d'autant plus visible. Il coula un regard sur Allan, qui semblait paisible, malgré la tempête. Il le fixa longtemps, songeant que son père dormait seulement lorsque l'alcool le ramenait à ses souvenirs. Allan remua, Tyler soupira, puis il se rapprocha. Il prit la veste de garde-chasse, et il la lui déposa sur ses épaules. Enfin, il enleva sa veste, en se confondant en excuses parce qu'il mettait de la neige partout. Il la déposa ensuite sur son père, d'un geste protecteur et tendre. Il portait un grand pull noir avec un col roulé, usé, et dont les pans laissaient quelques fils sauvages tomber.

« Désolé. »

Lâcha-t-il, à Noah.


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MessageSujet: Re: Doux comme Neige   Doux comme Neige EmptyJeu 12 Mar - 1:49
At The House
Got a yellow backdoor porch party light
Got a speaker in the window playing Barry White
You and me out here swaying, star-gazing
Gonna bring it back in, break the candles out
Tu sais que t'es pas son père, qu'il pourrait t'engueuler et te dire que t'as aucun droit sur lui. Et en vrai, il aurait raison. T'as aucun droit. Si Tyler décide de retourner dans la neige alors que tu l'as ramené à l'intérieur, t'auras pas grand chose d'autre à faire qu'attendre qu'il se décide par lui-même à s'arrêter. Mais dans le fond, le gamin n'est pas méchant. C'est pas non plus une forte tête. Et si tu le sens pas content quand ton regard croise le sien, tu te fais la réflexion qu'un chat serait plus effrayant.

T'es campé sur tes positions et tu vois petit à petit le gamin les accepter. Bien, t'es rassuré de ne pas avoir à lutter plus que ça pour lui faire entendre raison. Tu repasses derrière le bar pour faire couler du café. Tu sais pas lui, mais t'as un peu froid. Alors une bonne tasse de ton nectar préféré n'est pas de refus. Tu hausses un sourcil en l'entendant parler d'esquimau et tu plisses les yeux. De quoi il parle ? Il est à moitié esquimau ? Tu te penches, ouvre un tiroir réfrégiré sous le bar et sors un sachet de glace ; des esquimaux.

« T'es à moitié glace ? »

T'as sincèrement pas compris de quoi il en retournait. Tu ranges la glace dans le tiroir que tu refermes avant de sortir une tasse de café.

« Tu en veux ? Ou du thé ? Ou du chocolat ?  »

Tu continues à t'agiter et finalement tu attrapes un balais serpillère pour aller essuyer la neige et les flaques d'eaux restantes à l'entrée. Juste pour éviter au parquet de gondoler ou de s'abîmer. Normalement ça ne pose pas de souci mais la neige est quand même en grande quantité pour le coup.

« Désolé de ? »

Il referme la porte et laisse le balais à côté, se frottant les mains dans un geste sonore, comme s'il essayait d'essuyer la poussière qu'il pouvait avoir dessus. Il repassa derrière le bar et se passa les mains sous l'eau.

« Si la tempête se calme pas, on pourra coucher ton père à l'arrière, y'a un lit de camp. Et j'ai un ou deux nécessaires de couchage si jamais on est bloqués aussi. Vaut mieux passer la nuit ici que mourir de froid dehors avec ce temps de chien. »

Par contre, faudra pas compter sur toi pour cuisiner. Sauf si tu veux empoisonner toutes les personnes actuellement présentes.

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MessageSujet: Re: Doux comme Neige   Doux comme Neige EmptyJeu 12 Mar - 2:18
Doux comme Neige Noah et Tyler
Tyler haussa les sourcils, sceptique, lorsque Noah lui présenta... un esquimau, emballé, qu'il avait sorti du congélateur. L'espace d'un instant, il se demanda à quel point le quarantenaire se moquait de lui. Puis, il songea que ce n'était pas trop son genre. Enfin, il remarqua le fossé entre lui et les autres. Son incompréhension des relations humaines, malgré sa capacité et son besoin d'être toujours ce que l'on attendait de lui. Du moins, à être ce qu'Allan voulait qu'il soit. Il n'avait pas pu être ce que son ex-petite amie cherchait ni être quelqu'un de bien et de sain pour Lewis. Parce qu'il en avait été amoureux. Une affection malsaine et interdite, provoquée par son cerveau cassé. Tyler soupira, il se reprit :

« Je parlais de mes origines ethniques. Je ne peux pas me transformer en esquimau, si j'en suis déjà un, non ? »

Un jour Tyler trouverait le bon traducteur, ou le bon mode d'emploi pour les relations humaines. Allan ne l'avait pas éduqué pour comprendre les sous-entendus, les différents sourires, les marques de gentillesse. Il se méfiait de tout, comme si au moindre relâchement, la Troisième Guerre Mondiale se déclencherait. Il devait rester sur ses gardes, constamment. On ne savait jamais. Un chasseur d'ici pouvait devenir fou, et débarquer, tuer tout le monde ; lui, il devait se préparer pour l'abattre au cas où. Et seulement s'il le fallait.

Tyler accepta le café, quoiqu'il préférait le chocolat, c'était moins amer. Cependant, boire du café, ça faisait adulte ; ça en rajoutait à l'allure mature qu'il se donnait. Il proposa à Noah de nettoyer à sa place, après tout, si le plancher était sali, c'était de sa faute. Son père remua, Tyler le regarda. Longtemps, jusqu'à ce que Noah le sorte de ses pensées.

« Ah... euh... »

Tyler haussa les épaules, il hocha ensuite la tête. Il se mit au comptoir, non loin d'Allan. Il lui laissait de l'espace, mais dès que Noah cessait de lui parler, ses yeux se raccrochaient à son père ; difficile de dire qui était l'adulte, parfois. Il tira sur l'un des fils de son pull, il se frotta les mains pour essayer de les réchauffer, et pour atténuer la sensation de raideur. Il avait quelques marques, l'ongle de son pouce était noir. Il joua avec, pensif.

« Merci. »

Tyler soupira, il caressa le comptoir du plat de la main, la neige dans ses cheveux était en train de fondre. Le bout de ses oreilles picotait, alors que son corps se réchauffait doucement.

« Allan n'a pas été trop pénible ? Il n'a pas fait de bagarre ? »

Se renseigna-t-il. Allan était loin d'avoir un caractère facile, il essayait de se contenir un public. Toutefois, Tyler l'avait vu une fois empoigner un chasseur par le col, jusqu'à enfoncer son poing dans la mâchoire, car ce dernier avait chassé sans autorisation. Bon... peut-être que la rage de son père était de sa faute. Il avait été dans la forêt, sans autorisation, au mauvais moment. Une balle perdue, ça pouvait sortir de n'importe où. Et même lui ne pouvait pas l'anticiper.

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Noah L. Carmichael
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MessageSujet: Re: Doux comme Neige   Doux comme Neige EmptyDim 15 Mar - 1:13
At The House
Get the mood turned on and the lights out
Lose a little something black and lacy in the couch
At the house
At the house
Yeah, that's what it's all about
T'étais un peu sur le cul. T'avais pas compris sur le coup et, effectivement maintenant qu'il le disait, ça semblait cohérent. Pour autant, qu'est-ce que tu pouvais bien en savoir - et en foutre - des origines ethniques des gens ? Tout le monde pouvait bien venir d'où il voulait, t'en avais strictement rien à foutre. Un connard restait un connard. Un gosse paumé restait un gosse paumé. Une grognasse restait une grognasse. Qu'ils soient blanc, noir, rouge, jaune, vert, bleu, orange ou toute autre couleur ou ethnie. On t'avait souvent taxé d'être un homme blanc raciste et misogyne, pourtant t'étais pas ce genre de mec. T'étais un homme blanc, ça oui, mais tu l'avais pas choisi. Quant au racisme, tu fais pas de différence entre les gens. C'est peut-être pas la bonne manière de faire et t'es peut-être pas délicat, mais t'es pas raciste. Et misogyne… Bah t'es tellement respectueux des femmes que t'as jamais compris pourquoi on t'avait taxé de misogyne. T'es pas blanc comme neige et t'es loin d'être le mec le plus compréhensif, mais tant que les gens sont correct avec toi, t'as aucune raison de pas les accepter. Après, t'es lent à comprendre et faut t'éduquer sur certains trucs, parce que oui, t'as été élevé en homme blanc cisgenre. Et ça, t'as un peu de mal à t'en défaire. Mais t'apprends, et t'es ouvert. Enfin c'est ce que tu crois, c'est ce que tu veux croire.

« C'pas un terme générique ça, esquimaux, pour les origines ? »

Il te semble que c'est comme pour les "indiens d'amérique", ils ont tous une origine différente. Mais tu ne t'y connais pas vraiment alors dans le fond, tu n'es pas contre apprendre. Mais t'as pas envie de paraître mauvais ou quoi que ce soit.

« Si tu préfères autre chose que le café, dis moi, j'te l'offre. T'es bloqué ici à cause de la neige donc si t'as faim ou quoi, hésites pas. »

Tu attrapes ta propre tasse et te l'enfile d'une traite avant de la poser dans l'évier. Tu vagues ensuite un peu à tes occupations, que leur présence ne te bloque pas pour faire autre chose. Tu l'écoutes alors te demander si son père n'a pas été pénible et tu hausses un sourcil.

« Il est toujours plus agréable bourré que lucide en soi. Il a passé sa soirée à nous raconter à quel point tu étais un gamin formidable. Bon c'est chiant mais j'préfère ça à c'qu'il embrouille quelqu'un. »

T'avais souvent tenu Allan à l'oeil au début parce que tu ne savais pas comment il pourrait réagir à une incartade. Et aujourd'hui encore t'es pas bien sûr de savoir comment il réagirait si quelqu'un lui cherchait des noises. Mais tant que personne ne s'y frotte, tout se passe plutôt bien.

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Tyler Thompson
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MessageSujet: Re: Doux comme Neige   Doux comme Neige EmptyDim 15 Mar - 12:58
Doux comme Neige Noah et Tyler
« Oui, autant que les blancs pour désigner les Européens et les Américains. »

Répondit Tyler, sans trop s'avancer sur ses origines. Il aurait pu rentrer dans les détails, expliquer les origines de sa mère, mais... le racisme était déjà trop présent. Des deux côtés. Il n'avait pas de contact avec la famille de sa mère, ils semblaient en vouloir à cette dernière de s'être mariée à un « blanc ». Et du côté d'Allan, ses tantes disaient qu'il finirait comme tous les « Indiens », parqué dans une réserve à boire et à vivre sur le dos de l'état. Bref. Il n'avait pas compris la blague, comme d'habitude, et il ne s'enlevait jamais son air sérieux. Qu'importe les circonstances. Rire ? La dernière fois que c'était arrivé, c'était par accident ; une anomalie vite refoulée. Au-delà de ça, Tyler détaillait le bar, Noah, son père en train de dormir. Il lui lançait des regards tendres et protecteurs, alors qu'il songeait que parfois, les choses seraient plus simples si Allan mourait.

« Non, le café c'est très bien. »

Petit sourire de circonstance. Boire du café, ça donnait l'air adulte. Et il l'était, non ? Même s'il n'avait pas encore l'âge légal pour acheter de l'alcool. Cependant, c'était assez pour pouvoir acheter des cartouches de fusil. Tyler jouait avec les fils de son pull, il les faisait rouler entre ses longs doigts, il les tirait, concentré sur la voix de Noah. Dehors, le temps se soulevait. Le vent vibrait si fort qu'il se demandait si la voiture d'Allan n'allait pas s'envoler. La tempête était sifflante, la neige s'écrasait contre les fenêtres. L'Alaska était une contrée sauvage, à l'épreuve du temps, et des caprices de la nature. Ce n'était pas la première fois que Tyler voyait une tempête de neige se soulevait aussi abruptement. Il frottait ses mains pour les réchauffer, puis quand Noah lui annonça que son père était plus agréable ivre, il se pinça la lèvre inférieure.

« Ah... ? Il a dit ça ? Euh... d'accord. »

Tyler baissa les yeux aussitôt sur ses mains, sans trop savoir où se mettre avec une telle information ; elle était inconfortable. Parfois, il se disait qu'il aurait préféré avoir un père comme Noah, un peu bourru, mais qui ne risquait pas de lui crever un oeil dans un combat au couteau. Avoir une enfance normale, sans se soucier de la fin du monde.

« Si... enfin... comment allez-vous ? »

Se renseigna le jeune homme, afin d'éviter des silences trop gênants entre eux. Allan remua, Tyler eut un sourire. À lui, il ne lui disait jamais que c'était un « gamin formidable », s'il le complimentait, c'était sur sa capacité à survivre et son oeil avisé au tir. Noah faisait partie des « nouveaux », des étrangers qui se retrouvaient ici, inexplicablement. Il avait repris le pub, enfin, d'après ses souvenirs. Et au final, dans son attitude, il avait la sensation qu'il avait appartenue à ce lieu depuis toujours. Peut-être parce que son caractère collait bien avec Whitehaven.


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